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lundi 4 janvier 2016

Syndieli Wade : « ma maxime c’est oser toujours, céder parfois, renoncer jamais ! »


Syndieli Wade est la fille de l’ancien président du Sénégal et a vécut à Versailles avec  sa mère. Mais surtout c’est une sportive dans l’âme. Du 18 mars au 2 avril 2016, elle concourra pour la 10e fois au Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc. Récit d’une championne qui a déjà gagné deux fois cette épreuve automobile 100 % féminine. 


                                                         Crédit photo - Thomas Masson


T.M : Qui vous a transmis le goût pour la conduite ?


S.W : Je suis tombée un peu par hasard dans le sport automobile. J’allais tout le temps aux arrivées du Paris-Dakar quand j’étais petite. Mais il y a un pas entre être spectatrice et y participer en tant que concurrente ! Je ne m’étais jamais dit qu’un jour je le ferai, cela ne m’avait jamais traversé l’esprit. J’ai commencé par le Paris-Dakar en 2003, par une pure coïncidence. Lors de l’arrivée du Paris-Dakar de 2012 au Sénégal, j’ai discuté avec le responsable de la communication de Nissan. Il m’a donné sa carte, m’a dit de l’appeler. L’année suivante, j’étais dans une voiture de course ! J’y ai participé 4 fois au total et je l’ai terminé 3 fois. Je crois que mon meilleur classement fut 52e au général et 32e pour une étape. Je voulais essayer une fois pour voir et j’y ai pris goût. Quelques fois, il ne faut pas se poser trop de questions, sinon on ne fait jamais les choses.
Par la suite, Nissan m’a proposé d’être membre du jury pour la sélection d’un équipage féminin pour participer au Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc. C’est à ce moment que j’ai découvert ce rallye automobile de navigation, où la vitesse est secondaire et où le but est de faire le moins de distance. 


T.M : A quelles qualités fait appel ce rallye marocain ?


S. W : Cela nécessite de mettre en place une stratégie et de s’adapter selon le déroulement d’une journée de course. Cela fait appel à la débrouillardise : on est seules dans le désert et parfois on se met dans des situations délicates, puisqu’on essaie de suivre des itinéraires les plus directs possibles. Parfois il faut franchir des cours d’eau, des montages, des dunes, des pierres et d’autres obstacles pas possibles. Sur ce raid, on fait sa propre route et on doit prendre des risques.
Ce rallye est très dur physiquement. On va au bout de soi. Chaque participante se découvre. Parfois on a l’impression qu’on n’a pas de solution. Mais plus on observe et plus on réfléchit, plus on voit des solutions qu’on ne voyait pas avant, parce qu’on était aveuglées par un mode de pensée. On ne se laisse pas abattre. On se bat, même si on est fatiguées, qu’on a dormi 2 heures. Rien n’est impossible.
La navigation est sans conteste la partie la plus délicate. Cela fait appel au sens de l’observation, à la lecture du terrain. Il faut sans cesse changer de cap et toujours se dire que tout est possible. Même dans une situation où on est dans le pétrin, on s’en sort, on trouve des solutions. Sur le raid, on s’entraide aussi entre équipages.
Ce rallye n’est jamais le même : les coéquipières sont différentes, le challenge est différent, la voiture est différente. Même si la zone géographique reste la même, les itinéraires changent, tout comme le franchissement des obstacles. C’est à chaque fois une remise en question. 


T.M : Qui sera votre coéquipière cette année ?


S.W : Ce sera Claudine Amat. Elle compte 6 participations à ce raid automobile et elle l’a déjà gagné une fois, en 2010. Claudine est un petit bout de femme. Pourtant, lors du Raid Amazone de 2015, une aventure féminine multisports,  elle m’a tractée en course à pieds. J’étais littéralement accrochée à elle ! En plus, elle a fait le Marathon des sables : 250 km en courant dans le désert et en autonomie totale.
Elle et moi, nous allons donner le meilleur de nous-mêmes, pour essayer d’être sur le podium. Mais dans le sport, on ne sait jamais ce qu’il va se passer, c’est pleins de paramètres. Pour bien se classer, il faut prendre des risques, parfois ils sont payants, d’autres fois non. En tout cas, nous avons toutes les deux un fort mental. Si un plan A ne marche pas, il y a plein d’autres lettres de l’alphabet. On ne s’arrêtera pas au premier obstacle. 


T.M : Allez-vous participer à d’autres défis sportifs cette année ?


S.W : Je me suis mise tard au sport. Aujourd’hui, il fait complètement partie de ma vie.
Je reviens tout juste du Trophée mer montagne, initié par le navigateur Eric Loizeau. Cette compétition permet de rassembler toutes les célébrités de ces deux univers. J’aurai pu renoncer à ce challenge : j’ai appris à skier à 25 ans et je suis sénégalaise ! Au mieux j’aurai pu jouer dans le film Rasta Rocket ! Mais voilà, j’ai osé, sans faire n’importe quoi non plus. Chaque année, depuis 4 ans, je participe à cette compétition. Cela permet de rencontrer des personnes, des légendes vivantes du monde marin et montagnard, dont on n’aurait pas croisé le chemin sans ces épreuves sportives.
Sinon, juste avant le Rallye Aïcha des Gazelles, je vais faire un autre rallye au Maroc : le Carta Rallye. Et puis Claudine, Bérangère Dubuc et moi-même attendons avec impatience la date et le lieu du prochain Raid Amazones !
Je suis une globetrotteuse. J’ai cette maxime qui me définit bien : Oser toujours, céder parfois, renoncer jamais. Cette devise me convient bien. Il faut toujours trouver le juste milieu entre l’excès et le manque de confiance. C’est une remise en question permanente et en même temps, il faut oser. Cela s’applique au sport et à la vie de tous les jours.


                                                                                                        Propos recueillis par Thomas Masson

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