La politique de la maison :

Ici, pas de copié-collé, tout est du 100% rédigé.
Une attention particulière est portée sur la région Ile de France et sur le département des Yvelines.


vendredi 26 décembre 2014

Une alternative au cuir animal : le textile à base de fibre d'ananas

Puisant dans la tradition textile philippine, la designeuse Carmen Hijosa a mis au point un tissu moins cher, aussi souple et résistant que le cuir animal.

 

©Connect Innovateuk - Mike Pitts

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lundi 22 décembre 2014

La Louve, le supermarché parisien dont les clients seront les patrons

La première grande surface coopérative et à but non lucratif de France devrait ouvrir ses portes fin 2015 dans le XVIIIe arrondissement. À condition, pour ses deux initiateurs américains, de lever 150 000 euros grâce au crowdfunding.


©La Louve
©La Louve
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Thomas MASSON
@Alter_Egaux

vendredi 19 décembre 2014

Contre le gaspillage alimentaire, l'appli qui géolocalise les invendus

Grâce à leur Smartphone et à l'appli OptiMiam, les habitants du 5e arrondissement de Paris peuvent désormais géolocaliser les invendus du jour. Huit commerçants jouent déjà le jeu.


Des pâtisseries proches de la péremption repérées grâce à l'application OptiMiam - ©OptiMiam
Des pâtisseries proches de la péremption repérées grâce à l'application OptiMiam - ©OptiMiam
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Thomas Masson
@Alter_Egaux

samedi 29 novembre 2014

Happylab, l'association qui vous aide à trouver votre propre bonheur

La France, selon l'ONU, est le 25e pays le plus heureux du monde. Depuis 2010, une association s'évertue à faire remonter notre pays sur le podium. Interview de Joanna Quélen et Jessica Hollender, ses cofondatrices. 

 

©Happylab

 

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Thomas Masson
@Alter_Egaux

mercredi 26 novembre 2014

Réduire notre empreinte carbone de 17 % d'ici à 2030, c'est possible !

A partir des tendances actuelles de consommation et en se calquant sur les objectifs de la loi de la transition énergétique, l'ADEME a élaboré un scénario. Pour cette agence la France peut réduire considérablement son empreinte carbone. Explications. 


crédit : Solis
           




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Thomas MASSON
@Alter_Egaux

À Orléans, l'énergie de la Loire alimentera bientôt 40 foyers

Depuis le 6 novembre, le cours de la Loire est équipé d'une hydrolienne fluviale à hauteur d'Orléans. Une source d'énergie renouvelable prometteuse pour l'avenir du mix énergétique français.


©Actu Environnement
©Actu Environnement
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Thomas Masson
@Alter_Egaux

mardi 25 novembre 2014

Tout ce que vous ignoriez sur les richesses de la banlieue parisienne

Culture, entrepreneuriat, jeunesse, environnement… Deux sites Internet lancés en 2013 dévoilent le dynamisme méconnu de la banlieue parisienne. Leurs rédactions relatent les aventures extraordinaires à vivre au délà du périph'. 

 

Un autre Paris plage - ©Base de loisirs de Vaires - Ville de Torcy (77)

 

« De l'autre côté du périphérique, tout existe. Il faut juste le montrer ! » Avec une dizaine d’autres journalistes bénévoles, Renaud Charles appartient à la rédaction de Enlarge Your Paris. Un site Internet lancé en juillet 2013, avec l’objectif de montrer que la banlieue parisienne fourmille de lieux, d’entrepreneurs et d’initiatives inspirantes. « La marque Paris est superpuissante. L'extramuros ne se résume pas aux tensions sociales et aux tours. Il faut faire émerger l'imaginaire de la banlieue.  » Pour cela, Enlarge your Paris à deux objectifs affichés : révéler la vitalité des banlieues et draguer les habitants de la capitale

L'insolite est en banlieue

Renaud Charles rappelle que la plupart des grandes villes ont une superficie bien plus importante que les 105,4 km2 de Paris. « New York, c'est 1 214 km2. Londres, 1 572 m2 ; Berlin, 891,8 km2. » À son sens, cela justifie que Saint Denis, Châtillon, Clamart, Nanterre ou Montreuil, soient considérées comme une extension naturelle de Paris. 
 
C’est à travers une carte interactive un peu provocatrice - Paris, au centre, y est représentée par un vide - que l’on se fait une idée de la vie en périphérie de Paris. En cliquant les points répertoriés sur la carte, on peut découvrir pêle-mêle : un reportage sur une fumerie de saumon à Montreuil (93), une champignonnière à Montesson (78), un collectif qui organise des visites autour de l'architecture et des ruches présentes à Saint-Denis (93) ou une lutherie urbaine qui recycle du matériel en véritables instruments de musique à Bagnolet (93).

Saint-Cloud, le « Central Park parisien »

Enlarge your Paris cherche aussi, via son agenda, à valoriser les nombreuses salles de concerts présentes en banlieue. « En banlieue, je sens plus d’enthousiasme, assure la comédienne Camille Chamoux, interviewée par Enlarge your Paris. Ce ne sont pas les spectateurs qui viennent à nous, mais nous qui venons à eux. Cela crée un rapport plus chaleureux. » « En plus, c’est moins cher ! », ajoute Renaud Charles. 
capture d'écran - Carte interactive - ©Enlarge your Paris 
Avis aux amateurs de nature : le site a publié une infographie des espaces verts d’Île-de-France comparant temps de transport et taille des parcs dans différentes capitales. Résultat : pour peu qu’on accepte de faire 20 minutes de RER, la région surclasse New-York et son « jardinet » qu’est Central Park en termes d’espaces verts, grâce notamment aux parcs de Saint-Cloud et de La Courneuve. En prime, 47 % de l’Ile de France est constituée de terres agricoles, rappelle Renaud Charles. De quoi favoriser l’essor des circuits-courts pour l’alimentation des citadins. Ce n'est pas tout. Pour les personnes lassées de Paris plage, l'alternative se trouve dans les nombreuses bases de loisirs des banlieues. Celles et ceux qui rêvent de sable fin, d'une eau translucide, de sports aquatiques seront comblés en se rendant à Jablines (Seine et Marne), à « 45 minutes de la bouillonnante capitale ». Enlarge your Paris: un média et un guide touristique.

Artistes confirmés et en devenir

Autre média, autre regard. Banlieues Créatives propose, via de courte vidéo, un traitement « plus politique » de la banlieue, explique Anne Dhoquois, coordinatrice éditoriale. « Notre travail s’effectue sur des zones sensibles, dites prioritaires, et des quartiers populaires. Les gens y ont de vrais problèmes à régler en termes de santé, de précarité », témoigne-t-elle.
Artiste qui a transformé des déchets en "robe de mariée" - ©Banlieues Créatives
Mais là non plus, pas de misérabilisme. Le but de la plateforme ? Compenser le manque de reconnaissance médiatique des quartiers en braquant la caméra sur « les talents qui émergent ». Cliquez sur l'onglet « Découvertes » et vous découvrirez des artistes, confirmés ou en devenir, tels que Berthet One, auteur de BD récompensé lors du festival d’Angoulême ; Maissam une collégienne de 15 ans auteur d’un roman interactif sur les favelas, diffusé sur Facebook ; Coumba Bocoum, bloggeuse photographe au regard décalé sur sa ville... Ou encore Samuel Gemelus, qui a réalisé son premier court-métrage grâce à une bourse octroyée par la fondation France Télévision.

L'anthropologue vs le romancier

Banlieues Créatives place le dynamisme associatif et citoyen au cœur de ses reportages. « On fait œuvre d’utilité publique », résume Anne Dhoquois. Dans la rubrique « Actions », ce sont diverses initiatives collectives, participatives et préventives qui sont compilées. À l’image de « ô sublime déchets », qui a vu cinquante habitants de Clichy sous Bois créer des œuvres d’art à partir de déchets. Des boites vides de médicaments et des bouchons plastiques colorés se sont métamorphosés en robe de princesse ou en sculptures.
 
La rubrique « Paroles » entend, quant à elle, combler le manque de points de rencontre entre journalistes et habitants des quartiers. Dernière vidéo en date : une interview croisée entre l’anthropologue spécialiste de la banlieue Marc Hatzfeld et Rachid Santaki, un scénariste et romancier élevé de l’autre coté du périph. « La culture des banlieues c’est celle de l’innovation, celle de l’homme nouveau », assure ce dernier.
 
« La banlieue tend la main. Elle ne veut pas rester recroquevillée sur elle-même, conclut Anne Dhoquois. Une dynamique sociétale est à l’œuvre en périphérie de Paris. Les gens se bougent. » Banlieues créatives joue également un rôle d'insertion professionnelle : chaque semaine, 18 jeunes consacrent chacun 26 heures à produire des contenus pour le site. Ou comment passer de l'observation à l'action.
 
 
Thomas Masson
Article paru sur We Demain
Twitter : @Alter_Egaux

lundi 24 novembre 2014

Interdiction des panneaux publicitaires à Grenoble : une première européenne

Dès janvier, la ville va démanteler ses panneaux publicitaires. Ils seront remplacés par des arbres ou de l'affichage culturel, associatif, syndical... Grenoble est la première grande ville européenne à conduire cette expérience, déjà menée dans la petite commune française de Forcalquier.


Interdiction des panneaux publicitaires à Grenoble : une première européenne

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Thomas Masson
@Alter_Egaux

lundi 17 novembre 2014

Nord : treize fermes court-circuitent un supermarché en ouvrant leur propre magasin

En lieu et place d'un projet de supermarché, 24 exploitants agricoles ont lancé "Talents de fermes", à Wambrechies, près de Lille. Ce magasin leur permet de vendre leurs produits directement aux consommateurs.

Le magasin Talents de Fermes ©Ville de Wambrechies 


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Thomas Masson
@Alter_Egaux 

mercredi 12 novembre 2014

Belgique : un vieil immeuble mal isolé devient le must de l'habitat écolo

« Zéro pollution, 100 % recyclage ». À Genval, Belgique un immeuble des années 1990 vient d’être réhabilité selon les standards du Cradle to cradle (C2C), le plus drastique des labels environnementaux applicable aux bâtiments et produits de consommation. 

Photo de l'immeuble. Crédit photo © D.R.
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Thomas Masson
@Alter_Egaux

 

mercredi 5 novembre 2014

PILO, « la pile qui se recharge quand on la secoue »

Inventée en France, Pilo est une pile à 10 € qui se recharge en deux minutes lorsque son utilisateur l'agite. Rencontre avec Urbain Prieur, l’un des deux créateurs de cette pile écologique nouvelle génération.

Urbain Prieur, Alice Fournet, Nicolas Toper de PILO


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Thomas Masson
@Alter_Egaux

vendredi 24 octobre 2014

Des champignons de Paris poussent à Montesson


 

Dans le cadre de la 18e édition de la "Balade du goût", de nombreuses fermes d'Ile de France ouvraient leurs portes. La Champignonnière "Les Carrières", située à Montesson, a participé à cet événement régional. Le 18 et 19 octobre 2014, M. Moioli a ouvert aux visiteurs l'accès à ses carrières. Ce fut l'occasion de se plonger dans l'histoire de la construction de Paris. Et de s'immerger dans le monde sombre et humide des champignons.



L’exploitation de champignons de M. Moioli, est un corridor de blocs de roches. Par dessus lesquels pousse la forêt. Donnant l'impression d' une mine désaffectée.


Mais ici, pas de chercheurs d'or. Les galeries furent creusées pour une toute autre denrée: le calcaire du Lutécien.
Au 19e siècle, le développement urbain de Paris, provoqua une extraction intensive de cette matière. Pendant plus de cent ans, les pierres furent utilisées pour: le réaménagement de Paris sous Haussmann; la construction des églises de Sartrouville et d'Argenteuil; l'édification du Sacré Cœur; les ouvrages de la ligne de chemins de fer Paris-Rouen.
Avec l'arrivée du béton (aux alentours de 1940), le prélèvement du calcaire cessa. 
Dans les "vides" de certaines carrières, la culture de champignons (la myciculture) s'intensifia.

La champignonnière de M. Moioli est exploitée depuis la fin de la guerre de 1914. C'est en 1960 qu'il en devint propriétaire.
Son exploitation est ornée de bâches de plastique, de gros tuyaux soutenus par des poutres, de fils électriques aboutissant sur une petite ampoule, d'échelles par ci, de tôles par là et de divers objets.



















M. Moioli, aux airs de l'acteur Jean-Pierre Bacri, guide les visiteurs dans son univers. Constitué de 9 caves, étendues sur 1500 m². Dans chaque cave, 20 bacs à champignons. Toutes les deux semaines, une tonne de champignons est récoltée.
Ce myciculteur travaille dans un monde froid (15 à 16°C), humide et sombre. Pour l'occasion, il a organisé une cave de façon pédagogique. Des bacs sont alignés par stades. Permettant de visualiser comment les champignons poussent, durant leur cinq semaines de croissance.

Les visiteurs assistent à un dégradé de couleurs. Les caisses passent du sombre et lisse; au clair et bombé. Elles passent du simple fumier aux prolifiques...champignons.


Dans le premier bac, sombre, c'est du fumier. Constitué de crottin de cheval et de paille.

Le second bac est surmonté d'une couche d'une substance gélatineuse et luisante.C'est du mycelium. M. Moioli explique: "sous les champignons, il y a des lamelles. Quand elles s'ouvrent, des spores s'envolent. Cela fait de la poussière fine qui se dépose. Cela développe une petite moisissure. C'est le mycelium. On va dire que c'est la racine du champignon. C'est ce qui va l'ensemencer." Au bout de quinze jours, M. Moili recouvre cette substance de pierre de taille (du moellon). Cela retient l'humidité ambiante et empêche de faire pourrir les filaments de ce mycelium.
Au troisième stade, le bac est arrosé. Une sélection naturelle s'opère. Les filaments faibles se détruisent. Et le champignon se forme. "Dans les zones où il y a peu de champignons, c'est que j'ai trop noyé d'eau".

Le dernier bac, constellé de champignons. C'est le stade final, atteint au bout de cinq semaines de croissance. Ce bac produira - "en quatre semaines de cueille" - près de 50 kilos de produits. Cela  permettra à M. Moioli de payer le terreau, la semence, l'eau, l’électricité, etc..."Quand on a fait 50 kilos, normalement ça va. Si j'arrive à faire 55 kg, tant mieux je vais faire un peu de bénéfice".


A la fin de la visite, ce myciculteur compare le champignon a une personne sous la douche. "Le champignon, comme l'Homme n'aime pas rester trop longtemps sous l'eau. Sinon, il devient tout mou. De même avec la température. Il faut trouver un équilibre supportable entre l'eau trop froide et l'eau trop chaude".

M. Moioli surveille donc tout. La bonne aération et température de sa cave. Vérifie la qualité du fumier. Détecte l'arrivée de maladies. Il badigeonne même de bouillie bordelaise ses murs. Ce qui leur donnent une apparence bleutée. "Cela désinfecte les spores incrustées dans les crevasses. Cela est plus efficace que la chaux car elle permet aux murs de respirer".

M. Moioli ne compte pas ses heures. "Je cultive toute l'année. Il n'y a pas de saison."  Malgré toute son attention et ses techniques, parfois les champignons poussent mal ou peu. Mais il l'accepte. "Moi, je préfère faire du naturel. Si le champignon n'est pas rond, c'est comme ça. La nature l'a fait pousser de cette façon. Et de toute façon, quoiqu'on fasse, la nature a toujours le dernier mot."

Fin des explications. Les visiteurs s'arrêtent devant un stand, tenu par le neveu de M. Moioli. Ils achètent quelques champignons. L'occasion de donner tout son sens à la 18e "Ballade du goût".


M. Moioli vend ses produits au public. Sa champignonnière "les Carrières" est ouverte tous les jours de la semaine. De 11h à 12h00 et de 14h à 15h00. Il vend des pleurotes, shiitaké asiatique, pieds bleus,etc...

Propos, photos, recueillis par Thomas Masson

@Alter_Egaux sur Twitter












vendredi 10 octobre 2014

Alexandra Jeandupeux - Une coach 'Rubik's Cube'

Alexandra Jeandupeux, c'est un casse-tête. Ou plus précisément un 'Rubik's cube'.  Cette franco-suisse de 29 ans possède plusieurs facettes, pleines de cases, aux multiples couleurs.  Elle est en train de résoudre sa propre énigme. Elle se remet elle même en ordre. Elle se manipule corps et esprit pour être carrée, harmonieuse.  Elle se coache d'abord  elle-même. Pour accompagner ensuite ses clients. Pour qu'ils trouvent la solution en eux-mêmes. Interview d'une coach et d'une "exploratrice des temps modernes", pas comme les autres.

 

 

Alexandra Jeandupeux, quelle est votre méthode de coaching ? 

 

Coach, ça ne me va pas. Je ne peux pas m'identifier qu'à ça ! Ce n'est pas uniquement ça que je veux faire ! Je ne peux pas m'enfermer dans une seule case, avoir une seule étiquette. Je ne m'identifie pas que par l'accompagnement de personnes. Je veux juste être moi dans tout ce que je suis. On verra comment l'univers me répond.

Ma question c'est: qui je suis et qu'est ce que je suis venue faire là, dans ce monde !? Je crois que je suis  venue pour être moi. Et aussi pour accompagner les autres à devenir eux-mêmes. Le conseil, l'accompagnement, pour moi, c'est comme une évidence.

C'est un travail sur soi de se réaliser. Cela demande d'accepter pleinement ses imperfections. Et d'essayer d'en faire quelque chose, pour évoluer.
Il faut travailler pour se regarder dans le blanc des yeux, enlever les masques et se voir vraiment. Et au final avoir de la tendresse pour soi. On n'est pas un concept figé. On peut être ce que l'on veut.

C'est donc important de se concentrer sur ce qu'on sait faire, plutôt qu'à développer des compétences là où on est pas bon.

Alexandra, vous avez une expérience dans l'accompagnement. Vous avez travaillé deux ans et demi dans un cabinet de conseil. Pouvez-vous en parler ?


J'étais responsable des partenariats et je formais des gens à des méthodes de management. J'accompagnais des directions sur le changement. Sur le papier, c'était chouette. Mais dans la vraie vie, on ne faisait pas du conseil. On voulait à tout prix que notre méthode rentre. On la poussait par la cheminée, par les fenêtres, par la porte.

Moi, j'adaptais la méthode. Ce que j'adorais, c'était l'humain, les accompagner. Je voulais du sur-mesure, développer ma créativité. Je ne voulais pas d'un modèle figé. Car il n'existe pas une seule façon de faire !

Au bout du compte, mon corps a fini par parler: côtes fêlées, entorse de la cheville. Je n'étais plus dans mon corps. J'ai pris la décision de m'en aller. Le 1er décembre 2012, j'ai obtenu ma rupture conventionnelle (le mois de cette année, 33 802 demandes ont été effectuées. 2% étaient qualifiées d'irrecevables. 6% ont été refusées).

Vous décidez donc de faire de l'accompagnement à votre façon. Quelles démarches avez-vous entreprises ?


De janvier à avril 2013, j'ai gravité dans un monde de consultants. Je multipliais les rencontres de personnes qui partageaient une façon similaire d'aborder l'accompagnement, d'avantage centré sur l'humain.

C'est alors que j'ai découvert Jessica Hollender, co-créatrice de l'association Happy Lab. Cette structure est un laboratoire du bonheur en entreprise. Sa mission est de faire monter la France sur le podium des pays les plus heureux du monde. Je l'ai intégrée comme bénévole. Mon rôle était de créer un espace pour faire intervenir, en entreprise, des experts de la thématique du bonheur.

En parallèle, j'ai rejoint le réseau La voie des Hommes ("communauté de talents libres", comme on peut le lire sur leur site internet). C'est une organisation sans règle, ni chefs. Les individus se rassemblent sur des missions communes. Afin de proposer des alternatives à la société.

En mars 2014, j'ai quitté Happy Lab. C'était une belle maison, mais ce n'était pas ma maison. C'était un autre saut dans le vide, après ma reconversion professionnelle. Ce pourquoi j'étais venu, était accompli.

Depuis mars 2014, vous construisez votre maison. Comment cela se passe ?


J'ai entamé un travail en profondeur avec une coach. Avant je papillonnais dans le développement personnel. J'avais essayé  l'hypnose, l' EMDR, l' étiothérapie, la gestalte thérapie... J'avais essayé plein de trucs. Je faisais des 'quick fix' (des réparations rapides). Je réglais des petites choses, mais j'avais envie de passer à la vitesse supérieure.

Je veux baser ma vie sur des désirs, des envies et non plus sur des peurs. J'ai envie d'être plus légère.
Pour cela, la relation avec cette coach est magique ! La vie change de saveur. Ça fait mal de se voir en face, mais le jeu en vaut la chandelle !

Maintenant, j'assume d'être une exploratrice des temps modernes. Je veux offrir ce que je suis au monde. Rien d'autre !

Je me suis aussi inscrite comme auto-entrepreneur. Depuis juin 2014, j'accompagne des gens. J'aspirai à ça. Ce que j'aime c'est la personne, découvrir quelles sont ses pépites.

Jusqu'en Avril 2105, je vais entamer une formation intitulée Play Ground. Elle va durer 100 heures environ.
Parallèlement, j'apprends la communication non violente, je teste la méthode de libération des cuirasses.

Vous entamez une période où vous prenez soin de vous. C'est une démarche très personnelle. Maintenant, vous prenez soin des autres en les conseillant. Cela devient une démarche professionnelle. Que pensez-vous de cette promiscuité ?


Je pense que je serai de plus en plus efficace en fonction de mes avancées personnelles.
En tout cas, j'expérimente en amont. Pour ne pas être uniquement dans le dialogue.

Plus j'explore, plus je me bonifie et plus ça se diffuse autour de moi. Les gens en bénéficient ! J'infuse et je diffuse.

Si j'étais un arbre, j'aurais de profondes racines et de belles branches avec des fruits aux couleurs différentes. Je me laisserais approcher et je nourrirais tout un village.

Ce mélange professionnel et personnel peut déstabiliser vos clients. En êtes-vous consciente ?


Si les gens ont besoin de méthodes balisées à l'avance, ils ne feront pas appel à moi. Si quelqu'un a besoin d'être sécurisé, rassuré, il ne va pas venir vers moi. Si les gens s'attendent à du conformisme, à uniquement travailler avec leur mental, je ne suis pas la bonne personne à qui s'adresser.

Je suis très organisée. Quand je fais une séance avec quelqu'un, il y a un cadre, on va quelque part. C'est la personne qui décide de ses objectifs, ce vers quoi elle veut tendre. Les séances peuvent se faire autour d'un café, d'un déjeuner. On peut utiliser tout un tas d'outils comme le dessin, la danse, etc...

Vous avez une clientèle encore restreinte, des revenus limités et une allocation qui finira en Novembre 2014. Comment abordez-vous cette situation ? 


En novembre 2014, ce sera un autre saut dans le vide. Pas le premier, ni le dernier. La vie est faite de sauts dans le vide, plus ou moins équipé(e).

Au lieu de dépenser de l'énergie à me faire du souci, de ruminer, je pose chaque jour les pierres de ma maison. Car pour construire une maison, il faut bien commencer par quelque chose. Et plutôt que de me demander si au final elle sera belle, je pose les bases. Le reste, on verra après.

J'ai une idée de là où je veux aller. Et tous les jours je fais en sorte que ça devienne concret. Ça peut paraitre prétentieux, mais je n'ai pas peur. Je sais que ça va le faire. Par les retours que j'ai, parce que je ressens, je me dis que ce n'est pas possible autrement.


Carte de visite d'Alexandra Jeandupeux.
Contact: alexandrajeandupeux@hotmail.fr
Sa page Facebook, Joyfool ( "fou, tarée, de joie"):

Propos recueillis par Thomas MASSON

@Alter-Egaux











mercredi 24 septembre 2014

"OptiMiam", une application numérique comme solution contre le gaspillage alimentaire

En Octobre 2014, "OptiMiam" va être officiellement lancée dans le 5e arrondissement de Paris. Cette application mobile et géolocalisée aura pour ambition de limiter le gaspillage alimentaire. Ce support numérique permettra aux commerçants d'écouler à temps leurs stocks et aux consommateurs d'acheter des produits frais. Quel est le seul perdant dans l'histoire ? Les poubelles.






L'équipe d'OptiMiam. De gauche à droite: Mikael Labrut (Directeur de la technologie), Raodath Aminou (Fondatrice), Alexandre Bellage (Directeur Opérationnel)


En décembre 2013, Raodath AMINOU, 24 ans, fait ses courses dans un hypermarché. Elle est alors interpellée bruyamment par un vendeur du "corner" sushis. Elle et lui discutent. Ce vendeur lui confie que ces sushis sont soldés à 50%, par son initiative, pour éviter qu'ils soient jetés. Cette rencontre est un déclic pour Raodath Aminou. Elle veut trouver une solution pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Elle part alors à la rencontre de chefs de rayons, de manutentionnaires de supermarchés et de commerces de proximité. Elle confie: "je savais qu'on gaspillait, mais pas autant". Selon Planetoscope, "2,3 millions de tonnes de nourriture seraient gaspillés dans la distribution. Dans la restauration collective et commerciale, le gaspillage se monte à 1,5 million de tonnes.Au sein même des foyers,(...) cela donne 6,5 millions de tonnes."

Rapidement, elle abandonne l'idée de récupérer les "produits à date courte" cédés par les supermarchés et commerces. Ces produits, sur le point de devenir périmés, ne sont pas donnés par ces structures au regard des règles d'hygiènes nombreuses.

Après trois mois de tâtonnements, de rencontres, elle trouve l'idée. En mars 2014, elle décide de créer une "place de marché mobile", qui sera l' intermédiaire entre les commerçants locaux et les consommateurs.

"Seule je n'allais pas y arriver", avoue Raodath Aminou. Elle participe au "Start-up weekend Polytechnique". Elle rencontre Alexandre Bellage, 22 ans, étudiant en management. Puis ensemble, ils participent à "Adopt a CTO", organisé par le Camping. Mikael Labrut, 29 ans, ingénieur issus de l'école de Compiègne, rejoint l'aventure. Tous les trois, ils fondent la startup "OptiMiam".

Désormais il existe une application mobile, permettant de géolocaliser les produits frais, à prix réduits, qui peuvent être sauvés de la poubelle.  OptiMiam permet l'achat "juste à temps". Les commerçants locaux n'ont plus d'excuses. Quand aux consommateurs, ils deviennent "consommacteurs".

OptiMiam illustre que le progrès technique apporte du progrès social.Selon Raodath Aminou c'est même une nécessité: " les innovations doivent avoir du sens."


 
Démonstration de l'application OptiMiam, par Alexandre Bellage


Une dizaine de commerçants (salades bar, traiteurs, pâtissiers, boulangers...) qui vendent des produits frais et périssables ont rejoint OptiMiam. Ces derniers payeront un abonnement mensuel, que la start-up n'a pas voulou communiqué (les souscriptions sont en cours de changement). Les restaurants, les supérettes et les supermarchés font partie d'une autre gamme de prix. Leurs abonnements seront plus élevés et définis "au cas par cas" . Pour le consommateur, l'utilisation de cette application est complétement gratuite.

Selon Alexandre Bellage, OptiMiam se donne deux à trois ans pour "consolider le projet pilote, se développer, affiner l'offre en fonction des retours clients, atteindre le chiffre critique / idéal de 1000 commerçants sur sa place de marché, puis développer le concept à l'international". A Raodath Aminou de conclure: "parce que le problème de gaspillage alimentaire n'est pas qu'un problème national".

Pour en savoir plus sur OptiMiam: www.optimiam.com

 

Propos recueillis par Thomas MASSON, @Alter_Egaux

Vidéo et Photo de Thomas MASSON, @Alter_Egaux


lundi 18 août 2014

Quand partir de son travail « libère d’une cage » - Interview de Lyv, fondatrice du site internet "Je me casse"

Lyv, 27 ans, est d’origine guadeloupéenne. Elle est diplômée d’un Master 2 en finance, validé à Dauphine. Elle a été pendant trois ans consultante à Londres. Son parcours était tout tracé. En août 2013 elle a une prise conscience. Elle n’est plus à sa place. Elle monte son site internet « Jeme casse ». Elle quitte son travail. Elle crée et anime une communauté via le site « Meet up ». Elle se forme au web.  Elle se réapproprie sa vie. Interview.

Lyv - ©Thomas Masson

Lyv, quand est-ce que tu t'es ‘cassée’ pour la première fois ?

 

« C’était à mes 17 ans. Je suis partie de l’ile dont je suis originaire: la Guadeloupe. C’est un super endroit. Je m’y suis ‘cassée’ parce que je m’y ennuyais un peu. Quand tu es jeune, tu veux voir le monde. La Guadeloupe, c’est beau, mais c’est un tout petit monde.
Je suis partie seule de cette île. Pour aller en France métropolitaine et avoir de meilleures perspectives d'études. J'ai passé quelques jours chez de la famille, à Paris. Ma mère m'a vite rejoint, pour m'installer. 

Quand tu arrives en France, tu as 17 ans. Tu arrives dans une ville inconnue. Quel a été ton parcours, tes impressions ?

 

Quand je suis arrivée sur Paris, j'ai démarré une année de classe préparatoire en mathématiques. C’était une année difficile, avec de la pression. Je me sentais seule, j’avais froid. Je suis rentrée en Guadeloupe  trois ou quatre fois cette année là !
Mais  je savais que cette phase était normale. J’avais confiance en mon adaptation.  Je n'avais aucun doute sur le fait que la situation s'améliorerait. Avec le temps, je me suis acclimatée et je me suis fait de très bons amis. J'ai commencé à beaucoup aimer Paris. Je me baladais dans le cinquième arrondissement, je passais du temps dans les librairies… 
Ensuite, j'ai décidé de faire des études plus ouvertes que ‘juste des maths’. Je suis rentrée à Dauphine. J’ai fait de l'économie pendant deux ans. Puis je me suis spécialisée en Banque-Finance. J’ai validé un Master 2 (Bac+5). 

 

Par la suite, tu as eu de nouveau l’envie de partir. Pour rejoindre Londres cette fois-ci. Qu’est ce qui t'a décidé à t'y expatrier ?


 

Cela faisait deux ou trois ans que je voulais partir à Londres. J’avais fait le tour de Paris. Je voulais voir autre chose. Et Londres était assez près pour que j'y parte sans crainte. J'ai postulé dans toutes les grosses boites de consultants, à Paris et à Londres. Et pour Londres ça a marché. 

 

Ton aventure Londonienne va durer trois ans. Qu’est ce qui a fait que tu as fini par te lasser ?

 

Les deux premières années de ma profession étaient géniales. Entre collègues, il y avait une super ambiance. Je pensais vraiment que j’allais y faire ma vie.
Mais à partir de la troisième année, ça a commencé à aller moins bien. Pour mener à bien nos projets il fallait être n’importe où, n’importe quand. Mes collègues qui étaient parents n’avaient pas toujours de vie de famille. Le groupe avec lequel j'avais commencé e avec lequel je m'entendais bien s’est éclaté. Il fallait commencer à prendre sa carrière en mains.  Pour être à la hauteur de son ambition, il fallait avoir un côté politique et relationnel en interne. J'avais du ma à prendre un café avec des collègues par intérêt, juste pour monter hiérarchiquement. C’était trop d’énergie pour arriver au sommet. 
Cela faisait un moment que je me plaignais, que ma situation était confuse. J’ai pris conscience à ce moment là que ce poste, ce n’était pas ma place.

 

Où  as-tu réemployé ton énergie ?

 

L’idée qui m’est venue a été une fulgurance. Peut être qu’elle a ‘cuvé’ dans un coin de ma tête sans que je le sache : écrire sur les personnes qui quittent leur entreprise. Malgré les craintes de ma famille, je me suis lancée. J’étais remontée à bloc.
En août 2013, j'ai monté mon site internet: jemecasse.fr. Puis j’ai commencé à interviewer des amis qui s’étaient ‘cassés’ de leur travail. J'ai ensuite monté une page Facebook pour faire connaitre le blog.
Début septembre 2013, j’ai demandé un congé sans solde à mon entreprise (ce congé sabbatique garantit au salarié de retrouver un poste dans l’entreprise, à son retour. En France, ce congé a une durée comprise entre 6 et 11 mois. En Angleterre ce délais est compris entre 6 mois et 3 ans). Il m’a été accordé sans aucun souci, contrairement à ce que je pensais.
Le 15 octobre 2013, mon congé sans solde a pris effet. J’ai rejoins mon petit ami en France.

 

Lyv, aujourd’hui tu n’as plus de salaire fixe et de contrat à durée indéterminée. Comment se passe ta nouvelle vie, ta reconversion professionnelle ?

 

Ma vie est frugale. Je pense que je suis une financière ratée ! Mais grâce à mes proches et à ce que je fais, je ne vais pas mourir de faim !

En décembre 2013, j’ai crée un groupe 'Je me casse' sur le site ‘Meetup’. J’anime une communauté de personnes qui sont parties ou qui hésitent à partir de leur boîte. Avec l’appui de coachs, je mets en place mensuellement des ateliers et des conférences. On y aborde la ‘reconversion professionnelle’ et  le ‘développement personnel’. A partir du mois de septembre, la place sera à 10 € par participant.

Afin de me financer,en attendant qu 'Je me casse' se développe , j’ai suivi une formation ‘développeur et intégrateur web’ pendant trois mois, soit 400 heures. Grâce à cette formation, je pourrais vendre mes compétences pour créer et modifier des sites internet. Je travaille en ce moment pour mon premier client.
J’aimerais écrire deux ou trois livres. Soit sur les rencontres que j'ai faites, soit sur mon expérience professionnelle, soit sur les articles que j’ai déjà écris.

 

Lyv, as-tu le sentiment que ton parcours est une série de ‘je me casse’ ?

 

Ah ! Peut-être ! Mais n'est-ce pas le parcours de tout le monde ? Personne n’est seul dans cette envie de se ‘casser’.
A un moment de ma vie, je m’étais perdue. Je n’avais pas assez écouté ma petite voix et trop celle des autres. La rationalité m’avait rattrapée. Ma vie était bien, mais aux yeux des autres.

 

Regrettes-tu d’avoir quitté ton emploi de consultante et de mener la vie que tu as aujourd’hui ?

 

Oh non ! C’était une option que je revienne en Angleterre à la fin de mon congé sans solde. Mais début août 2014, j’ai officiellement démissionné de mon entreprise !
Bien sûr que je connais des moments de doute. Je sais maintenant que je veux vivre de mon site internet. J'explore plusieurs façons de le faire. Le plus dur dans la vie, c’est de faire ce dont tu as envie. des choses extérieures, des nécessités nus en empêchent parfois. Ce qui compte, c'est de se recentrer et de consacrer le maximum de temps à ce qu'on aime. Le tout, c’est de se rappeler que c’est sa vie ! D’être partie et de me réaliser me donne le sentiment d’être libérée d’une cage ! J’aime bien créer des choses. J’apprends à bien me connaitre.

 

As-tu un conseil pour toutes les personnes qui réfléchissent à se ‘casser’ ?

 

Se ‘casser’ n’est pas toujours nécessaire. C’est pourquoi, il faut réfléchir à sa décision. En prenant son temps. En étant en pleine conscience. Partir sur un coup de tête, ce n’est pas la solution.
Par contre, quand il y a malaise, le début de maladies, l’impossibilité de se lever le matin, il faut agir en conséquence. Il faut accepter d’être mal et agir dessus. C’est préférable que d’attendre que ça passe.
Que toutes ces personnes en réflexion se rassurent : elles ne sont pas seules dans cette envie. »
Propos recueillis par Thomas MASSON

mardi 29 juillet 2014

Disco Soupe redonne la banane aux aliments gaspillés



1,3 milliard de tonnes de produits comestibles sont gaspillés, par an, à travers le monde (selon les statistiques de la FAO -organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).  Pour lutter contre ce gaspillage alimentaire, l'association Disco Soupe sort ses armes... La musique et les ustensiles de cuisine.




Le 21 juin, 2014, place Baudoyer, près de l'Hôtel de ville de Paris, c'est la fête. De la musique, de l'été, des fruits et légumes.
Un soleil jaune comme un poivron culmine dans le ciel. Une musique reggae est diffusée par un DJ. Des adultes et des enfants dansent sur une grille qui souffle de l'air. Plus loin, sous des tonnelles blanches, des jeunes font des blagues sur des fruits et légumes. « L’oignon fait la force », « like aubergine, touch for the very first time,  « John Lemon, « le gachi salsifis », « Endive Warhol », « are you radis ».

Les bénévoles de l'association Disco Soupe, couronnés de feuilles d'aromates ou d'une perruque. Ils s'affairent sur la place. Ils sortent des fruits et légumes invendus de leurs bacs. Ces aliment à la "gueule cassée", "biscornu", dans un état de maturité avancé, viennent d'être sauvés de la poubelle d'un supermarché voisin. Colette Rapp, bénévole de Disco Soupe, explique que la récupération de ces produits est facile, car " une fois sur deux, la personne en charge des fruits et légumes est écœurée de jeter les produits invendus". Pour ces enseignes qui donnent les invendus à Disco Soupe, aucune publicité ne sera faite. Colette Rapp révèle que c'est "pour éviter d'être utilisés par ces marques". Autrement dit, pas de campagne commerciale "greenwashing", ce marketing qui reverdit l'image des sociétés participantes.  

Les passants s'approchent. Attirés par la musique, par les danseurs. Les bénévoles de Disco Soupe leur délivrent un message de sensibilisation: "Aujourd'hui, en France, 30% de la nourriture produite finit à la poubelle".

Ils sont aussi invités à préparer les fruits et légumes en salades et à venir les déguster: "venez, si vous aimez cuisiner c'est sympa (...) on va distribuer gratuitement, on va manger".

Bénévoles et passants enfilent des gants en plastique, se munissent d'un économe ou d'un couteau. Des discussions naissent entre les voisins de planches à découper.
Les aliments sont nettoyés, au vinaigre et à l'eau. Les fruits et légumes collectés sont mis en moreaux. Les parties pourries, les pépins, les peaux, sont retirées. Puis ces déchets sont mis dans des sacs plastiques au dessus desquels sont scotchés des pancartes: "composte". 
Les saladiers se remplissent de rondelles et carrés de fraises, bananes, radis, poivrons, poires, etc... Les salades baignent dans un jus de soleil, d'eau et de sucre. 





"On a un vrai impact" - Colette Rapp, bénévole de Disco Soupe:
L'assocation Disco Soupe existe depuis mars 2012. Ce mouvement, géré par des bénévoles, s’est inspiré des « Schnippel Disko » (qui peut se traduire par « émincés-disco »), organisés en Allemagne. 

Colette Rapp, de chez Disco Soupe qualifie son action comme "concrète", "porteuse de partage et de moment de plaisir". "On a un vrai impact, le format commence à être connu", ajoute t-elle.

Seule, l'association Disco Soupe ne peut peut pas résoudre le gaspillage alimentaire. Mais depuis son existence, 20 tonnes de fruits et légumes invendus ont été récupérés et cuisinés. Près de 42 000 repas ont été servis. En France, c'est 45 Disco Soupe par mois.
Pour continuer son action, Disco soupe envisage de créer des "Buena Disco Social Club", qui redistribueront des fruits et légumes à des centres sociaux. La vente de pots de confitures et des bocaux est aussi à l'étude.

Disco Soupe est une nouvelle façon de se régaler, de s'amuser, tout en limitant le gaspillage.


Par Thomas MASSON