La politique de la maison :

Ici, pas de copié-collé, tout est du 100% rédigé.
Une attention particulière est portée sur la région Ile de France et sur le département des Yvelines.


vendredi 24 octobre 2014

Des champignons de Paris poussent à Montesson


 

Dans le cadre de la 18e édition de la "Balade du goût", de nombreuses fermes d'Ile de France ouvraient leurs portes. La Champignonnière "Les Carrières", située à Montesson, a participé à cet événement régional. Le 18 et 19 octobre 2014, M. Moioli a ouvert aux visiteurs l'accès à ses carrières. Ce fut l'occasion de se plonger dans l'histoire de la construction de Paris. Et de s'immerger dans le monde sombre et humide des champignons.



L’exploitation de champignons de M. Moioli, est un corridor de blocs de roches. Par dessus lesquels pousse la forêt. Donnant l'impression d' une mine désaffectée.


Mais ici, pas de chercheurs d'or. Les galeries furent creusées pour une toute autre denrée: le calcaire du Lutécien.
Au 19e siècle, le développement urbain de Paris, provoqua une extraction intensive de cette matière. Pendant plus de cent ans, les pierres furent utilisées pour: le réaménagement de Paris sous Haussmann; la construction des églises de Sartrouville et d'Argenteuil; l'édification du Sacré Cœur; les ouvrages de la ligne de chemins de fer Paris-Rouen.
Avec l'arrivée du béton (aux alentours de 1940), le prélèvement du calcaire cessa. 
Dans les "vides" de certaines carrières, la culture de champignons (la myciculture) s'intensifia.

La champignonnière de M. Moioli est exploitée depuis la fin de la guerre de 1914. C'est en 1960 qu'il en devint propriétaire.
Son exploitation est ornée de bâches de plastique, de gros tuyaux soutenus par des poutres, de fils électriques aboutissant sur une petite ampoule, d'échelles par ci, de tôles par là et de divers objets.



















M. Moioli, aux airs de l'acteur Jean-Pierre Bacri, guide les visiteurs dans son univers. Constitué de 9 caves, étendues sur 1500 m². Dans chaque cave, 20 bacs à champignons. Toutes les deux semaines, une tonne de champignons est récoltée.
Ce myciculteur travaille dans un monde froid (15 à 16°C), humide et sombre. Pour l'occasion, il a organisé une cave de façon pédagogique. Des bacs sont alignés par stades. Permettant de visualiser comment les champignons poussent, durant leur cinq semaines de croissance.

Les visiteurs assistent à un dégradé de couleurs. Les caisses passent du sombre et lisse; au clair et bombé. Elles passent du simple fumier aux prolifiques...champignons.


Dans le premier bac, sombre, c'est du fumier. Constitué de crottin de cheval et de paille.

Le second bac est surmonté d'une couche d'une substance gélatineuse et luisante.C'est du mycelium. M. Moioli explique: "sous les champignons, il y a des lamelles. Quand elles s'ouvrent, des spores s'envolent. Cela fait de la poussière fine qui se dépose. Cela développe une petite moisissure. C'est le mycelium. On va dire que c'est la racine du champignon. C'est ce qui va l'ensemencer." Au bout de quinze jours, M. Moili recouvre cette substance de pierre de taille (du moellon). Cela retient l'humidité ambiante et empêche de faire pourrir les filaments de ce mycelium.
Au troisième stade, le bac est arrosé. Une sélection naturelle s'opère. Les filaments faibles se détruisent. Et le champignon se forme. "Dans les zones où il y a peu de champignons, c'est que j'ai trop noyé d'eau".

Le dernier bac, constellé de champignons. C'est le stade final, atteint au bout de cinq semaines de croissance. Ce bac produira - "en quatre semaines de cueille" - près de 50 kilos de produits. Cela  permettra à M. Moioli de payer le terreau, la semence, l'eau, l’électricité, etc..."Quand on a fait 50 kilos, normalement ça va. Si j'arrive à faire 55 kg, tant mieux je vais faire un peu de bénéfice".


A la fin de la visite, ce myciculteur compare le champignon a une personne sous la douche. "Le champignon, comme l'Homme n'aime pas rester trop longtemps sous l'eau. Sinon, il devient tout mou. De même avec la température. Il faut trouver un équilibre supportable entre l'eau trop froide et l'eau trop chaude".

M. Moioli surveille donc tout. La bonne aération et température de sa cave. Vérifie la qualité du fumier. Détecte l'arrivée de maladies. Il badigeonne même de bouillie bordelaise ses murs. Ce qui leur donnent une apparence bleutée. "Cela désinfecte les spores incrustées dans les crevasses. Cela est plus efficace que la chaux car elle permet aux murs de respirer".

M. Moioli ne compte pas ses heures. "Je cultive toute l'année. Il n'y a pas de saison."  Malgré toute son attention et ses techniques, parfois les champignons poussent mal ou peu. Mais il l'accepte. "Moi, je préfère faire du naturel. Si le champignon n'est pas rond, c'est comme ça. La nature l'a fait pousser de cette façon. Et de toute façon, quoiqu'on fasse, la nature a toujours le dernier mot."

Fin des explications. Les visiteurs s'arrêtent devant un stand, tenu par le neveu de M. Moioli. Ils achètent quelques champignons. L'occasion de donner tout son sens à la 18e "Ballade du goût".


M. Moioli vend ses produits au public. Sa champignonnière "les Carrières" est ouverte tous les jours de la semaine. De 11h à 12h00 et de 14h à 15h00. Il vend des pleurotes, shiitaké asiatique, pieds bleus,etc...

Propos, photos, recueillis par Thomas Masson

@Alter_Egaux sur Twitter












vendredi 10 octobre 2014

Alexandra Jeandupeux - Une coach 'Rubik's Cube'

Alexandra Jeandupeux, c'est un casse-tête. Ou plus précisément un 'Rubik's cube'.  Cette franco-suisse de 29 ans possède plusieurs facettes, pleines de cases, aux multiples couleurs.  Elle est en train de résoudre sa propre énigme. Elle se remet elle même en ordre. Elle se manipule corps et esprit pour être carrée, harmonieuse.  Elle se coache d'abord  elle-même. Pour accompagner ensuite ses clients. Pour qu'ils trouvent la solution en eux-mêmes. Interview d'une coach et d'une "exploratrice des temps modernes", pas comme les autres.

 

 

Alexandra Jeandupeux, quelle est votre méthode de coaching ? 

 

Coach, ça ne me va pas. Je ne peux pas m'identifier qu'à ça ! Ce n'est pas uniquement ça que je veux faire ! Je ne peux pas m'enfermer dans une seule case, avoir une seule étiquette. Je ne m'identifie pas que par l'accompagnement de personnes. Je veux juste être moi dans tout ce que je suis. On verra comment l'univers me répond.

Ma question c'est: qui je suis et qu'est ce que je suis venue faire là, dans ce monde !? Je crois que je suis  venue pour être moi. Et aussi pour accompagner les autres à devenir eux-mêmes. Le conseil, l'accompagnement, pour moi, c'est comme une évidence.

C'est un travail sur soi de se réaliser. Cela demande d'accepter pleinement ses imperfections. Et d'essayer d'en faire quelque chose, pour évoluer.
Il faut travailler pour se regarder dans le blanc des yeux, enlever les masques et se voir vraiment. Et au final avoir de la tendresse pour soi. On n'est pas un concept figé. On peut être ce que l'on veut.

C'est donc important de se concentrer sur ce qu'on sait faire, plutôt qu'à développer des compétences là où on est pas bon.

Alexandra, vous avez une expérience dans l'accompagnement. Vous avez travaillé deux ans et demi dans un cabinet de conseil. Pouvez-vous en parler ?


J'étais responsable des partenariats et je formais des gens à des méthodes de management. J'accompagnais des directions sur le changement. Sur le papier, c'était chouette. Mais dans la vraie vie, on ne faisait pas du conseil. On voulait à tout prix que notre méthode rentre. On la poussait par la cheminée, par les fenêtres, par la porte.

Moi, j'adaptais la méthode. Ce que j'adorais, c'était l'humain, les accompagner. Je voulais du sur-mesure, développer ma créativité. Je ne voulais pas d'un modèle figé. Car il n'existe pas une seule façon de faire !

Au bout du compte, mon corps a fini par parler: côtes fêlées, entorse de la cheville. Je n'étais plus dans mon corps. J'ai pris la décision de m'en aller. Le 1er décembre 2012, j'ai obtenu ma rupture conventionnelle (le mois de cette année, 33 802 demandes ont été effectuées. 2% étaient qualifiées d'irrecevables. 6% ont été refusées).

Vous décidez donc de faire de l'accompagnement à votre façon. Quelles démarches avez-vous entreprises ?


De janvier à avril 2013, j'ai gravité dans un monde de consultants. Je multipliais les rencontres de personnes qui partageaient une façon similaire d'aborder l'accompagnement, d'avantage centré sur l'humain.

C'est alors que j'ai découvert Jessica Hollender, co-créatrice de l'association Happy Lab. Cette structure est un laboratoire du bonheur en entreprise. Sa mission est de faire monter la France sur le podium des pays les plus heureux du monde. Je l'ai intégrée comme bénévole. Mon rôle était de créer un espace pour faire intervenir, en entreprise, des experts de la thématique du bonheur.

En parallèle, j'ai rejoint le réseau La voie des Hommes ("communauté de talents libres", comme on peut le lire sur leur site internet). C'est une organisation sans règle, ni chefs. Les individus se rassemblent sur des missions communes. Afin de proposer des alternatives à la société.

En mars 2014, j'ai quitté Happy Lab. C'était une belle maison, mais ce n'était pas ma maison. C'était un autre saut dans le vide, après ma reconversion professionnelle. Ce pourquoi j'étais venu, était accompli.

Depuis mars 2014, vous construisez votre maison. Comment cela se passe ?


J'ai entamé un travail en profondeur avec une coach. Avant je papillonnais dans le développement personnel. J'avais essayé  l'hypnose, l' EMDR, l' étiothérapie, la gestalte thérapie... J'avais essayé plein de trucs. Je faisais des 'quick fix' (des réparations rapides). Je réglais des petites choses, mais j'avais envie de passer à la vitesse supérieure.

Je veux baser ma vie sur des désirs, des envies et non plus sur des peurs. J'ai envie d'être plus légère.
Pour cela, la relation avec cette coach est magique ! La vie change de saveur. Ça fait mal de se voir en face, mais le jeu en vaut la chandelle !

Maintenant, j'assume d'être une exploratrice des temps modernes. Je veux offrir ce que je suis au monde. Rien d'autre !

Je me suis aussi inscrite comme auto-entrepreneur. Depuis juin 2014, j'accompagne des gens. J'aspirai à ça. Ce que j'aime c'est la personne, découvrir quelles sont ses pépites.

Jusqu'en Avril 2105, je vais entamer une formation intitulée Play Ground. Elle va durer 100 heures environ.
Parallèlement, j'apprends la communication non violente, je teste la méthode de libération des cuirasses.

Vous entamez une période où vous prenez soin de vous. C'est une démarche très personnelle. Maintenant, vous prenez soin des autres en les conseillant. Cela devient une démarche professionnelle. Que pensez-vous de cette promiscuité ?


Je pense que je serai de plus en plus efficace en fonction de mes avancées personnelles.
En tout cas, j'expérimente en amont. Pour ne pas être uniquement dans le dialogue.

Plus j'explore, plus je me bonifie et plus ça se diffuse autour de moi. Les gens en bénéficient ! J'infuse et je diffuse.

Si j'étais un arbre, j'aurais de profondes racines et de belles branches avec des fruits aux couleurs différentes. Je me laisserais approcher et je nourrirais tout un village.

Ce mélange professionnel et personnel peut déstabiliser vos clients. En êtes-vous consciente ?


Si les gens ont besoin de méthodes balisées à l'avance, ils ne feront pas appel à moi. Si quelqu'un a besoin d'être sécurisé, rassuré, il ne va pas venir vers moi. Si les gens s'attendent à du conformisme, à uniquement travailler avec leur mental, je ne suis pas la bonne personne à qui s'adresser.

Je suis très organisée. Quand je fais une séance avec quelqu'un, il y a un cadre, on va quelque part. C'est la personne qui décide de ses objectifs, ce vers quoi elle veut tendre. Les séances peuvent se faire autour d'un café, d'un déjeuner. On peut utiliser tout un tas d'outils comme le dessin, la danse, etc...

Vous avez une clientèle encore restreinte, des revenus limités et une allocation qui finira en Novembre 2014. Comment abordez-vous cette situation ? 


En novembre 2014, ce sera un autre saut dans le vide. Pas le premier, ni le dernier. La vie est faite de sauts dans le vide, plus ou moins équipé(e).

Au lieu de dépenser de l'énergie à me faire du souci, de ruminer, je pose chaque jour les pierres de ma maison. Car pour construire une maison, il faut bien commencer par quelque chose. Et plutôt que de me demander si au final elle sera belle, je pose les bases. Le reste, on verra après.

J'ai une idée de là où je veux aller. Et tous les jours je fais en sorte que ça devienne concret. Ça peut paraitre prétentieux, mais je n'ai pas peur. Je sais que ça va le faire. Par les retours que j'ai, parce que je ressens, je me dis que ce n'est pas possible autrement.


Carte de visite d'Alexandra Jeandupeux.
Contact: alexandrajeandupeux@hotmail.fr
Sa page Facebook, Joyfool ( "fou, tarée, de joie"):

Propos recueillis par Thomas MASSON

@Alter-Egaux