La politique de la maison :

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samedi 6 février 2016

Un projet de route contesté

 Bernard Destombes : « Nous ce que l’on veut, c’est l’abandon de ce projet de RD 154 »


Le 6 février 2016, espace Maurice Béjart de Verneuil-sur-Seine : L’ ADIV Environnement organise sa première assemblée générale de l’année. Bernard Destombes, son président, rappelle le combat historique de cette association : l’opposition à la RD 154. 

 



                                                        Crédit photos - Thomas MASSON
 


Thomas MASSON : Pourquoi combattez-vous ce projet de déviation ?


Bernard Destombes : « Nous sommes opposés depuis toujours à cette route parce que nous la trouvons inutile et nuisible pour l’environnement. Notre objectif est de défendre le bois de Verneuil. C’est un milieu très riche au niveau de la biodiversité. Il y a des landes, des espèces protégées et une zone humide. C’est aussi le dernier bois qui nous reste. C’est pour cela que nous avons toujours combattu ce projet. Nous avons fait beaucoup de recours juridiques, jusqu’au Conseil de l’Europe. Nous attaquons un autre projet : celui du pont d’Achères. Nous pensons que les deux sont liés. Avant ce projet de déviation de RD 154, il y a 20 ans, il y avait un projet de lotissements dans ce bois de Verneuil. Beaucoup de gens s’y opposaient et certains allaient même dormir la nuit dans le bois pour le défendre. Cela avait fait beaucoup de bruit. L’histoire de notre association date de cette époque. Quant au projet de la RD 154, il date des années 1990, lorsque Philippe Tautou est arrivé au conseil municipal de Verneuil et a commencé à vouloir cet aménagement. En 2004, une enquête publique a eu lieu. C’est à ce moment que nous avons attaqué ce projet, devant le Tribunal Administratif et ensuite au Conseil d’Etat. Cela a retardé le projet de plusieurs années. Alain Shmitz, président du conseil général des Yvelines, de 2009 à 2014, n’était pas très chaud pour ce projet. Il y avait eu des hésitations et le projet avait failli être abandonné à ce moment là. Depuis le retour de Pierre Bédier en tant que président du CG des Yvelines, ce projet a été relancé. 


T.M: Où en sont vos recours juridiques ?


B.D : Nous avons fait un recours au niveau du Conseil de l’Europe. Le jugement va prendre 2 à 3 ans. Nous avons envoyé un dossier de 700 pages. C’est l’ultime recours de notre association.  Nous avons épuisé toutes les autres possibilités au niveau du droit français, qui nous a toujours donné tort. Toutes les procédures que nous avons entamées depuis 2004 ne sont pas suspensives. Mais pour l’aménageur, il y existe toujours un doute et il a du mal à construire. Par ailleurs, trois propriétaires font eux-mêmes des recours, au niveau de l’arrêté de cessibilité, et un propriétaire fait un recours contre l’ordonnance d’expropriation. S’il manque un terrain, la route ne pourra pas se faire. Maintenant, il faut que la Cour de Cassation se prononce. Une fois que cela serait fait, le Tribunal Administratif se prononcera au sujet de l’arrêté de cessibilité. Là aussi cela prendra un peu de temps. Le Conseil Général avait pensé acquérir les terrains au cours de l’année 2016. Mais cela va être compliqué. A ce jour il n’a pas acheté un seul terrain, du fait des recours des propriétaires, du mécontentement de certains agriculteurs et de la présence des gens du voyage, locataires de deux maisons, installées sur le tracé. Toutes ces négociations vont être difficiles pour le CG. Nous nous sommes mobilisés essentiellement de façon juridique. Mais nous avons également organisé des manifestations, dont l’une avait rassemblé 320 personnes, avec l’aide d’une autre association. Dans ces rangs, il y avait une partie de l’opposition de Verneuil et Vernouillet, qui est choquée par cette route. 


T.M : Quels sont vos espoirs pour avoir gain de cause dans votre combat ? 


B.D : Les recours d’ADIV Environnement sont terminés. L’espoir réside dans les recours des propriétaires et dans le jugement du Conseil d’Europe. Ce que nous avons déjà réussi à obtenir, c’est de réduire le projet : au départ, il était prévu que soit une 2x2 voies. De plus, les ronds-points devaient faire 70 mètres. Aujourd’hui, ils sont réduits à 40 mètres. Nous, ce que l’on veut, c’est l’abandon. Cette déviation ne sert à rien. L’opinion des gens change actuellement. Il y a vraiment une prise de conscience environnementale. On l’a vu avec la COP 21. Le tout voiture, la mentalité de penser la circulation changent. De plus en plus de personnes prennent le vélo. L’époque a changé.
Pour toutes ces raisons, je pense que le planning de la mise en service en 2018 est optimiste.

                                                                                                 

                                                                                                          Propos recueillis par Thomas Masson

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