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jeudi 4 février 2016

Une halte dédiée aux malades d’Alzheimer



La Croix rouge de Sartrouville a inauguré le 4 février 2016 sa Halte Répit Détente Alzheimer (HRDA). Tous les mardis, de 14h à 17h, une équipe de 13 bénévoles accueille les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et leurs proches. L’objectif est double : tisser du lien social et offrir un moment de répit.

                                                            Crédit photo - Thomas Masson


Ce lieu a été imaginé fin 2013 et il a vu le jour en septembre 2015. Cela a nécessité la réalisation de travaux sur la terrasse de la Résidence Stéphanie (maison de retraite sis 1, rue Bodin – Sartrouville) qui surplombe la Seine. La création de cette halte a également été concrétisée grâce à une levée de fonds de près de 9 000 euros, auprès de la société d’assurance Mutex et de l’association Rotary Club HBS (Houille, Bezons et Sartrouville).


Christine Boivin, coordinatrice de la Halte Répit Détente Alzheimer  détaille les tenants et aboutissants de cette entité bénévole : « Alzheimer, c’est un mot qui fait peur et une maladie qui fait basculer des vies. Cette HRDA offre au malade et à ses proches ce dont ils ont le plus besoin, pour rompre l’isolement et retrouver de l’énergie : repos, détente, contacts sociaux, écoute.  Notre équipe veut que la personne soit bien, qu’elle ne soit pas en situation d’échec, ni qu’elle ait des remontées d’angoisse. Nos deux objectifs sont les suivants : créer et maintenir du lien social pour le malade et ses proches et offrir du répit à la famille aidante qui s’essouffle au quotidien. » 


Pour ce faire, les 13 bénévoles s’appuient sur la technique de soins dite humanitude. Ils  stimulent les compétences des personnes malades ainsi que leurs mémoires émotionnelles. Pour une bénéficiaire qui était couturière, l’équipe lui a fait toucher divers tissus. Au contact de cette matière, de nombreux souvenirs sont remontés à la surface, faisant ressurgir l’histoire de la personne. Une autre mémoire est sollicitée : celle qualifiée de procédurale, c'est-à-dire celle qui concerne tous les gestes du quotidien. Ainsi, à la fin de chaque séance, les bénéficiaires sont invités à faire la vaisselle. En plus de travailler la mémoire, les usagers et les bénévoles font des jeux, du théâtre, de la cuisine, du chant. 


De fil en aiguille, les mardis après-midi (de 14h à 17h) deviennent un rendez-vous important pour les personnes atteintes d’Alzheimer et leurs proches. Arlette Daleau, 69 ans témoigne : « j’ai un début d’Alzheimer. Je viens tous les mardis, à force on commence à bien se connaitre. J’apprécie la convivialité et de pouvoir faire des jeux. J’aime aussi qu’ici on ne fasse pas de différence entre les personnes plus atteintes que d’autres. C’est un rendez-vous reposant. »


Ils sont 8 bénéficiaires à venir à cette halte, qu’ils soient des malades d’Alzheimer ou bien des proches. Il leur en coûte 5 euros par séance. 

L’équipe de la HRDA est entièrement dévouée aux besoins de ces usagers, comme le témoigne Martine Giroux, bénévole depuis septembre 2015 : « Ce sont eux qui viennent nous proposer des activités. Notre rôle, c’est de les accompagner, de les guider, sans trop les influencer. On est là pour les rassurer, pour les cocooner. Ce sont les personnes qui ont le dernier mot. Les personnes atteintes d’Alzheimer ont besoin qu’on porte sur elles un nouveau regard : ce ne sont pas des malades, mais des personnes à part entière, avec leur propre identité, émotions, histoire. On ne veut pas qu’elles soient marginalisées, elles sont confondues avec nous. Ce qui est nouveau pour ces personnes, c’est qu’elles ont le droit à la parole. Ailleurs, elles peuvent être dépossédées de leurs souhaits. Avec nous, elles reprennent l’ascendant et prennent leurs propres décisions.» 

Christiane Posluszny un autre bénévole de cette halte depuis septembre 2015 complète les propos de sa collègue : « Les personnes atteintes d’Alzheimer réclament de l’attention et de l’affection. Ici, elles ont l’impression d’être dans une bulle et d’être tout à fait normales. A cette halte, il n’y a pas de discrimination ou de regard pesant. Les personnes se décrispent, dénouent leur parole.  Quand elles arrivent à cette halte et qu’elles en ressortent, c’est vraiment le jour et la nuit ! » 


L’équipe de la Halte Répit Détente Alzheimer espère de tout cœur pérenniser leur activité et de pouvoir un jour proposer leurs services tous les jeudis après-midi.


Thomas Masson

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