La politique de la maison :

Ici, pas de copié-collé, tout est du 100% rédigé.
Une attention particulière est portée sur la région Ile de France et sur le département des Yvelines.


lundi 16 juin 2014

Le Salon des Solidarités - Edition n° 5


 


« Certaines choses qu’on apporte, ne se chiffrent pas » Angélique, vice Présidente de l’association Région Léman pour les Enfants du Monde.


11h30, un ours blanc se ballade de travées en travées.
Ouf !, ce n'est qu'une mascotte.

Je suis dans le bain et cette apparition m'amène cette question: 

Comme cet ours polaire, la solidarité est-elle en voie d'extinction ?

Elements de réponses.

Un moteur de recherche français qui permet de reverser de l'argent :


Qwant est un moteur de recherche français « à 360 degrés », fondé en 2011 et lancé le 4 juillet 2013. Près de deux ans pour fonctionner; les bonnes choses doivent murir avant d'être cueillies !

Sur leur site internet, sur l’onglet « visuels, interviews », Jean Manuel Rozan, le Président, nous apprend que Qwant permet de « tout montrer,- des nouvelles, des  vidéos, des photos, des commentaires sociaux,(…) ». Il continue et dit que Qwant permet « à tous de communiquer avec tous (…) dans le respect de la vie privée ».  Enfin, selon Alberto Chalon, membre du Comité, Qwant est « le premier moteur de recherche interactif ». 

L'hôtesse avec qui je discute lors de ce salon des solidarités, me présente dans le même esprit l'activité de cette structure.
Ce qui m'amène à lui poser cette question:

TM: "Pouvez vous m'expliquer le lien entre votre activité et la notion de solidarité ?"

L'hôtesse: "ce moteur de recherche permet à l'utilisateur de verser de l’argent à une association de son choix, ou plusieurs. Qwant développe des partenariats avec une trentaine d’entreprises classiques et commerciales (avec par exemple E-bay, Trip advisor, etc…).  Avec elles, Qwant définit un montant, un pourcentage, qui sera redistribué lorsque les usagers de ce moteur de recherche feront un clic, un achat sur le site de ces partenaires."
 
Ce qui m'a étonné, c'est que sur le site internet de Qwant, aucune communication n'est faite sur cette initiative. Je n'ai pas non plus trouvé le moyen de choisir une association pour la financer avec mes clics et achats sur des sites commerciaux...

J'ai donc pris l'initiative de contacter Qwant par mail pour leur demander comment y arriver. 
Marie me répond très rapidement et m'informe que " cette fonctionnalité sera bientôt disponible, nous sommes en train de la développer et de la mettre en place".

Des ponts dressés entre deux rives - pour relier le secteur associatif et de l'entreprise : 

 

"Il existe de réels besoins de connexion entre les deux mondes"- Charlotte Jamet - Pari Osé

 

Lucie Rosello, une jeune salariée de Societality, très à l'aise dans son rôle, me fait les présentations avec bienveillance. 



J'apprends que Societality "est une entreprise indépendante qui  fait de la veille sectorielle sur les relations ONG-entreprises. Afin de favoriser l’ «acceptabilité sociale »". La mission de Societality "est de servir d’intermédiaire entre ces deux univers, afin qu’ils parlent le même langage et qu’ils se comprennent" conclut-elle.
D'un stand à l'autre, d'un univers à l'autre... je m'approche du comptoir de Pari Osé. C'est Charlotte Jamet (chef de projet événementiel de cette coopérative), avec ses taches de rousseur, ses rides sous les yeux et ses grandes lunettes noires, qui m'en fait les présentations.

"Créée en Mars 2014, Pari Osé met en place des « rallyes  solidaires ». Elle créée des connexions entre les besoins de solidarité des associations et les envies de s’engager des entreprises".
Son collègue, au tee-shirt blanc et moulant complète: "entre ces interlocuteurs, sont mis en place, le temps d’une journée, plusieurs activités, des jeux, des questions, des défis; en groupe."

Pari Osé existe car selon Charlotte Jamet, il existe "de réels besoins de connexion entre les deux mondes ".
Elle m'apprend également que sa structure travaille avec L’alternative Urbaine (qui fait visiter Belleville et Ménilmontant par un SDF), Action Froid (qui met en place des actions lors des vagues de froid, pour les SDF), Solidays et Solidarité Sida, qu'on ne présente plus.
Elle travaille "avec un grosse Fondation et 3-4 grosses boites", dont les noms ne m’ont pas été communiqués.



Un transfert mondialisé de compétences, d'idées et de temps :


La structure Groupement des retraités – Éducateurs sans frontières (GREF), d’envergure nationale, est composée de plusieurs centaines retraités bénévoles. Elle part du postulat que le développement ne peut pas se faire sans le volet « éducation ».
Comme, le dit Madame Wainer, une des nombreuses bénévoles de cette structure, ses membres contribuent à "faire bouger les choses, de façon pérenne, même si nous sommes une goutte d’eau (...) Nous voulons faire passer le flambeau, sans assistanat, mais en faisant un parcours avec. Nous apportons des aides de formation, sans jamais se substituer".
Ces retraités apportent leurs expériences, compétences, temps, aux professeurs, formateurs, animateurs à travers le monde et qui travaillent auprès de personnes dites vulnérables.



Le "prix de l’innovation du salon des solidarités 2014 -agriculture familiales -Fondation de France" a été décerné à SOS Enfants sans Frontières. Voici les raisons de cette distinction :

Son hôtesse, Mme Voisin, chargée des programmes me rappelle le contexte d'Haïti, où elle exerce une partie de son activité.
"Cette île est constituée 80% de montagnes. En saison de pluies, beaucoup d’eau dévale dans les ravines : cela crée des érosions, inonde des villes en aval. Et en saison sèche, il n’y a que très peu d’eau.
Cette structure, qui depuis 2005 a repris le travail effectué par la Coopération Française,  construit des « seuils » et des bassins, pour ralentir et stocker l’eau".

Dans leur dossier de presse, cette structure précise que "ces aménagements, en ralentissant la vitesse d’écoulement des eaux de pluie, permettent de favoriser l’infiltration de l’eau (…)". Cet accès à l’eau permet également "le développement de cultures vivrières et maraîchères et de l’arboriculture fruitière (…)".
Madame Voisin continue son développement: "la population locale est formée sur place et est rémunérée pour le travail de maçonnerie effectué pour ces structures de retenue d'eau de pluie. Cela permet à ces ouvriers locaux d'être par la suite capable d’entretenir ces fondations et pour pour travailler sur d’autres chantiers".


Quand le solaire, des abats de porcs, des bouteilles vides de parfum et des éléphants peuvent apporter eau et électricité:


Shining Hope m'est présentée par une très jolie femme, aux longs cheveux blonds et qui m'explique qu'elle est végane. La pratique de ce mouvement exclue tous la consommation d'aliment, le port d’accessoires d'origine animale. Ses pratiquants évitent également d'aller au zoo, au cirque, etc...

Revenons à nos moutons et laissons les vivants, au moins le temps que je finisse ma visite de ce salon des Solidarités :

L'organisation caritative dont elle est membre, soutient les projets de Matthieu Ricard (qui est le traducteur officiel du Dalaï Lama et qui est un moine bouddhiste).
Cette organisation forme notamment cinq grands-mères illettrées de trois villages en Inde, à devenir des ingénieurs solaires, "par un système de codes couleurs". Une fois construits, elles sont responsables de l' entretient de ces panneaux solaires. Pour cela, les villageois versent à ces grands-mères, devenues ingénieurs, cinq roupies par mois. (au 16 juin 2014, une roupie = 0,0123 euros, selon le site internet Forexticket.com).
Par la suite, "grâce à cette énergie et à cette lumière, les enfants, peuvent étudier pendant la nuit. Cette énergie propre permet aussi de se substituer au kérosène ou aux bougies, qui sont des ressources polluantes et dangereuses".




Je continue ma pérégrination et je m'arrête net à un stand où je vois un drôle de drone.
Rob Fielding, de Medair, avec son français convenable m'explique tout de ce drone nommé eBee (ce qui signifie abeille électronique).
Il me montre des photos prises par cet appareil. Il me montre aussi des vidéos où je vois des populations amusées par cet appareil miniature, volant sans pilote.
Puis, il m'explique que "cet appareil sert à survoler des zones dévastées par des tremblements de terre, des typhons, etc…" Il m'apprend qu'il est "utilisé pour l'évaluation des dommages, pour l' identification des zones à risques, pour la collecte de données pour établir un bilan de reconstruction".

On peut donc utiliser un drone autrement que pour faire des 'selfies', de l’espionnage, ou larguer des bombes.



Sur le stand de l'ADENN je vois une machine bizarre, comme celles que je voie d'habitude dans les salles de fitness.
Je demande une démonstration et surtout une explication à Jean-Marc Wadel, son fondateur, de m'expliquer en détail ce que fait cette structure.

Il m'apprend que cette société Suisse, composée de bénévoles, conçoit des machines qui servent à pomper de l'eau, à des profondeurs variables.
Ces dernières sont conçues avec des matériaux standards, dont les pièces détachées peuvent être trouvées localement, au Sénégal et en Bolivie.
Ces pompes qu'on active mécaniquement avec les pieds ou les mains, permettent de puiser une source d’eau nonn polluée, avec du matériel simple. Simple oui, car elles sont le fruit d'assemblages de bouteilles vides de parfum, de pneus en caoutchouc, de ficelle, de morceaux de bois, de tiges de fer.

Par la suite, l'installation de ces machines, qui coûtent entre 300 € et 1000 €, permettent d’irriguer des jardins, potagers qui engendreront des ressources.

Ces inventions, une fois montées sur place, peuvent être construites, de manière autonome, par la population locale, après avoir reçu les plans et une formation.

En partant, je me ressert de leur excellent chocolat et je lis le flyer qu'ils m'ont donné:
« composée à 100% de bénévoles dont la motivation est de suivre l’exemple d’amour du Christ (…) cherchant à honorer Dieu au travers de son travail (…)». Ainsi soit-il.

« Aujourd’hui, techniquement, on peut faire ce que l’on veut » Mehdi Hadj-Abed, Directeur de la structure EauNergie.


Je me dirige vers EauNergie, bureau d'étude d’origine monégasque, active dans leur ville, au Maroc, en Mauritanie et aux Caraïbes.

Cette structure a remporté le "prix espoir de l’innovation 2014 pour la solidarité internationale".

Tout en mangeant son sandwich, Mehdi Hadj-Abed (Directeur), m'informe que sa société d’ingénierie créée de l’eau potable par énergie renouvelable. Avec des mots simple il explique que par l’utilisation de panneaux solaires, souples, "sur lesquels on peut marcher", cette structure arrive à notamment à dessaler l’eau de mer. Avec ces panneaux solaires l’électricité dans les villages est apporter, pour notamment brancher "un frifo où est stocké des médicaments". 

Ayant fini son sandwich, Medhi Hdj-Abed m'amène voir leur machine, qui leur a permis de remporter ce prix espoir.
Là, il ouvre la valise qui contient des tuyaux et fils; il me fait soulever la batterie; il me montre le mince filet d'eau, filtré, qui coule dans un jerricane. Puis il m'explique qu'il travaillent "avec des société européennes et américaines pour que toutes les normes soient respectées et pour que le service après vente soit fiable". Puis il me partage son enthousiasme sur les progrès technologiques: "notre machine (ci dessous en photo) qui coutait il y a huit ans, 40 000 €coûte aujourd’hui 8 000 €". Ce qui amène Mehdi Hadj-Abed à ajouter que « aujourd’hui, techniquement, on peut faire ce que l’on veut. Tout ne dépend que de la volonté ».


Pour l'anecdote, cette société a dernièrement mis en place un « cercle vertueux » qui tourne autour de…deux éléphants...menacés d’euthanasie !
Voici les explications : ils utilisent l’urine de ces deux pachydermes et par un système d’aérobie (qui tuent les bactéries, par un apport d’oxygène) ils irriguent les bambous…mangés par ces deux éléphants. Les matières fécales sont quant à elles doublement utilisées : en extrayant le méthane, leur enclot est chauffé; puis elles fertilisent les champs en servant de compost. Sur le ton de l'humour, le directeur d'EauNergie me dit que les "éléphants sont des bistrots sur pattes".

Ce qui m'attire sur le stand de  Nadji. Bi Group, c'est tout d'abord les polos oranges vifs de son personnel. M. Pape Diop, en fait partie et me fait une démonstration de leur savoir-faire.


Cette société d’origine africaine, apporte des solutions d’éclairage. Créée en 2012, elle est implantée au Sénégal, Cameron et Burkina Fasso.
La base de leur activité est le solaire. "Pour 32 €, on vend une lampe de poche solaire qui peut servir aux paysans, quand il est dans ses champs. Elle est autonome de 10 heures à 390 heures, selon le mode d’éclairage choisi". M. Pape Diop, a regardé la notice autour de l'emballage pour en être sûr. "Pour 150 €, un village pourra acquérir un lampadaire, autonome 5 heures, à détecteur de mouvements."
M. Pape Diop m'apprend également que les panneaux solaires qu'ils mettent à disposition ont une "durée de vie de 10 ans, que les batteries durent trois ans et que les ampoules LED (à basse consommation, qui ne chauffent pas et sont solides) durent plusieurs années". Pour que j'en ai le cœur net, il me fait poser la main sur l'ampoule LED, qui effectivement est froide et il la cogne sans ménagement sur sa table: elle résiste.


Avant de le quitter, il m'apprend qu' "aujourd'hui nous travaillons sur des composants, pour mettre en œuvre la création d'une télévision et d'un wi-fi fonctionnant à l’énergie solaire."

« Ce qui compte, ce n’est pas forcément d’avoir de l’eau propre, mais de boire proprement » - M. Boudot - Blue Energie.


Sans transition, mais restant toujours concentré sur l'énergie renouvelable, je termine ma journée par la connaissance de Blue Energie :

Cette association est implantée au Nicaragua, depuis 2004. Et comme me l’a dit une de ses responsables ils font de l’ "adaptation technologique, imposée par les modes de vie et les petits moyens ".
Ils contribuent à de nombreuses activités : des cuisinières qui économisent la consommation de bois et qui évitent la propagation de fumées. Ce qui contribue à lutter contre la déforestation et à améliorer la santé.
Ils mettent en place des filtres à eau, dans des fosses, par le système de « biosable » (par un système de couches de sables, de graviers, les mauvaises bactéries sont tuées par asphyxie).
Ils mettent en place des latrines sèches écologiques, pour faire du compost.
Ils font des installations solaires, pour brancher des frigo, faire des pompages d’eau, pour amener l’électricité courante.
 Implantés près d’un abattoir, ils se servent des os, du sang, des déchets de viandes, abandonnés dans une décharge, pour faire de la « biodigestion ». Ils récupèrent du méthane, pour chauffer de l’eau, pour exploiter des fertilisants pour l’agriculture, pour produire de l’électricité. Rien ne disparait, tout se transforme !
Un des membres de cette structure, M. Boudot, m’interpelle en me disant "ce qui compte, ce n’est pas forcément d’avoir de l’eau propre, mais de boire proprement ".
Je lui demande alors de développer. Il me répond que cette structure apprend aux usagers à se laver les mains, à utiliser des récipients propres, à avoir des comportement hygiéniques, pour ne pas contaminer l’eau propre.







Comme cet ours polaire,  l'instinct de survie de ce secteur lui garantie encore des perspectives d'avenir. Même si pour cela il devra traverser des déserts de glaces.
Car les icebergs, quand ils ne fondent pas, s'assemblent et créent une banquise.


Par Thomas MASSON







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